vendredi 4 février 2011

Les enjeux et débats actuels

LES ENJEUX ET DÉBATS ACTUELS

Projet d’établissement, IDEX, autonomie, déclaration de grève




1. L’autonomie, pour quoi faire ?

L’UTM est passée aux « responsabilités et compétences élargies » (RCE), c’est-à-dire à l’autonomie prévue par la loi LRU. Ce nouveau mode de gouvernance est à négocier avec compétence et ambition, en veillant à la qualité des conditions de travail de toutes les catégories de personnel et au respect sans faille du cadre légal. Le rayonnement de l’UTM à tous les niveaux est une priorité pour attirer les étudiants. Nous listons ici quelques enjeux majeurs de l’autonomie :


      2. Le droit de grève et l’exigence d’équité pour toutes les catégories de salariés


      Le droit de grève est fondamental dans une démocratie sociale. Sa valeur profonde, la force du signal qu’il envoie à la société, reposent dans le fait qu’il s’accompagne d’une retenue sur salaire, sans quoi le droit de grève risque d’être galvaudé, voire discrédité dans l’opinion publique. C’est la raison pour laquelle nous avons lutté, à l’UTM, pour que l’on revienne à un plein exercice du droit de grève. C’est chose faite depuis la rentrée 2009 et nous nous félicitons de ce progrès du droit et du service public.
      Mais une difficulté, et même une inégalité, ont surgi, que nous ne pouvons accepter : alors que les absences pour grève des BIATOS sont comptabilisées, donc soumises à la retenue sur salaire, il n’en va pas de même pour les enseignants, dont un certain nombre continuent à « faire grève » sans incidence sur leur salaire. L’inégalité de traitement est flagrante, et d’autant plus choquante que les salaires des enseignants sont plus confortables que ceux des BIATOS.
      Nous demandons donc aux syndicats d’enseignants et de BIATOS, ainsi qu’aux responsables de l’université d’engager une réflexion sur la manière de
      comptabiliser de manière équitable et éthiquement fondée l’ensemble des grévistes de l’UTM, quels que soient les statuts des intéressés. Nous suggérons que soit explorée la possibilité, pour TOUS les personnels, de se déclarer en grève (par ex. par un mail à la DRH) dès la veille des jours de mobilisation nationale afin que, dans un souci de service public, de transparence et d’équité, l’institution puisse afficher sur l’ENT la liste des cours qui ne seront pas donnés et des services qui ne seront pas assurés. De cette manière on informerait précisément et préalablement tous les usagers et l’on réduirait les inégalités de procédure entre les catégories de personnel.


      3. Le Projet d’établissement


      Les modes de gouvernance sont au cœur même du devenir de chaque université. En particulier, la capacité de penser et de piloter un projet ambitieux est un enjeu majeur ; voilà pourquoi le Projet d’établissement (PE), qui présente ce que nous voulons être et faire entre 2011 et 2015, doit faire l’objet de toute notre attention.
      Il faut regretter que des revendications ponctuelles aient empêché la tenue de deux Congrès (l’Assemblée des élus de tous les Conseils centraux) destinés à débattre du PE. De même on souhaiterait que les positions partisanes n’empêchent pas d’apprécier une série d’avancées inscrites dans ce document programmatique voté par le CA du 18 janvier. Nous en soulignons quelques-unes qui font écho aux valeurs que nous défendons et qui intéresseront particulièrement l’ensemble de la communauté de l’UTM :
      En matière de reconstruction du campus : placer au cœur du projet la dimension du développement durable : bâtiments économes, maîtrise des consommations énergétiques, campus verts, espaces publics soignés, tri des déchets, informatique « verte »…
      En matière de politique documentaire : poursuivre le processus d'extension des horaires d'ouverture de la BUC, avec un objectif à 60 heures au lieu de 52h30 actuellement, avec une ouverture le samedi. Augmenter le nombre de livres achetés par étudiant : 0,81 actuellement, 1 en 2015 ; accroître le pourcentage d'étudiants formés à la méthodologie documentaire : 10% actuellement, 50% en 2012…
      En matière de politique sociale pour les étudiants : l'ouverture d'une épicerie sociale sur le campus, en coopération avec la Croix Rouge ; la gratuité de l’accès pour tous à l’ensemble des activités proposées hors cursus ; un accès wifi sur tout le campus et un chèque réseau en accord avec les bailleurs...
      En matière de politique culturelle et citoyenne : l’instauration d’espaces-temps effectifs et suffisants réservés à la vie associative, culturelle, politique et sportive ; la création d’une UE d’ouverture « Sport, Culture, Citoyenneté » ; plus de visibilité et d’attractivité pour les lieux de vie des étudiants, tels que les Foyers, les locaux associatifs, la Maison des Initiatives Etudiantes ; la mise en valeur des projets et actions des étudiants avec diffusion dans La Fabrique culturelle ; la promotion de la Librairie Études, principal opérateur culturel du quartier…
      En matière de gestion : la simplification des procédures administratives et comptables, chaque fois que cela est possible, en collaboration avec les composantes et les usagers, en s’interrogeant régulièrement sur les dispositifs actifs et sur leur efficacité, redondance et lourdeur.
      En matière de baisse des effectifs et de pédagogie : observée à l’échelle nationale et internationale, cette tendance conduit à une double réflexion. Au sein d’une université accueillant maintenant des effectifs comparables à ceux de 1991, il faut s’engager dans une indispensable réflexion sur l’offre de formation, son évolution et ses finalités, ainsi que dans une approche pédagogique assurant un meilleur encadrement, ce qui signifie notamment mieux connaître nos publics étudiants et rendre plus attractives les formations proposées.
      U&D souhaite maintenant qu'au-delà de l'affichage rhétorique, ce projet soit l’objet d’une appropriation par les composantes et devienne une réalité dans chaque domaine d'activité pour rendre à notre université le rayonnement et l'image qu'elle mérite.

      4. LABEX, IDEX, Université fédérative :
      les enjeux de la politique scientifique et de la politique de site


      Dans le cadre du « Grand Emprunt », le gouvernement met à disposition des Universités des financements considérables pourvu qu’elles répondent à des appels à projets : laboratoires d’excellence, équipements d’excellence et initiatives d’excellence. Ici aussi les modes de gouvernance des Universités apparaissent comme déterminants : les projets doivent être portés par des structures fortes et transdisciplinaires, au niveau du PRES. Il est clair que cette logique de l’excellence associée à des « retours quantifiables sur investissement » suscite une série d’interrogations et de critiques, et n’est pas prioritairement favorable aux SHS.
      Les impératifs de productivité immédiate, la compétitivité exacerbée entre Universités et à l’intérieur de celles-ci, la marginalisation de structures petites ou moyennes pourtant « excellentes » elles aussi à une autre échelle, la non prise en compte de la dimension individuelle de la recherche sont autant de
      motifs de vive inquiétude. Fallait-il pour autant renoncer ?
      Certains représentants aux Conseils centraux des syndicats CGT et Snesup ont voté contre le Projet d’établissement et les propositions LABEX-IDEX émanant du PRES Toulouse. Nous estimons que le Président et la Vice-Présidente du Conseil Scientifique ont fait le bon choix en défendant la place de l’UTM dans ce projet, étant donné l’importance des enjeux :

        Dans un contexte où personne ne peut nier que la concurrence entre les Universités existe, comme cela a du reste toujours été le cas, il serait absurde de ne pas vouloir offrir à l’UTM la meilleure formation et la meilleure recherche possibles. Il reviendra à l’équipe présidentielle de veiller à une bonne gestion de ces ressources et à une saine application des principes qui inspirent les appels à projet. Pour toutes ces raisons chaque membre de notre communauté sera particulièrement attentif à son vote lors du renouvellement des Conseils centraux en avril 2012, d’où émergera la prochaine équipe présidentielle.

        5. LE PROCÈS DU 3 FÉVRIER


        Certaines organisations étudiantes dénoncent comme un « procès politique » et une « répression du mouvement étudiant » le procès du 3 février qui concerne 7 étudiants de l’UTM accusés de dégradations et de violences lors de la grève de 2009.
        Même si la communauté universitaire du Mirail est très sensible aux mouvements sociaux,
        U&D soutient pleinement la Présidence dans sa ferme volonté de protéger l’institution et de se dresser contre certaines pratiques, devenues courantes à l'UTM lors de chaque blocage et dont il est temps de sortir : dégradation et vol de matériel, destruction de locaux, commandos cagoulés, intimidations et agressions verbales et physiques contre les personnels et enseignants, etc.
        Ces pratiques, dans lesquelles certaines organisations syndicales semblent voir un levier de « rapport de force » avec nos collègues qui assument la gestion centrale, n’ont pas leur place dans un espace républicain de droit comme l’est une Université.