jeudi 5 novembre 2009

Refonder le Mirail : une nécessité qui nous concerne tous

Notre université a besoin de votre renfort !

Dans un contexte de réformes gouvernementales imposées qui malmènent gravement l’université, la recherche et l’éducation nationale et face à des modes de protestation qui pénalisent excessivement nos étudiants et notre établissement, nous avons besoin de vos analyses, de vos idées et de votre énergie pour mener à bien des projets susceptibles de relancer l’UTM, tout en défendant vigoureusement le service public.

Université & Démocratie (U&D) est un collectif né spontanément en 2007, qui regroupe ceux qui, dans tous les Départements de l’UTM, s’engagent pour défendre activement cette double cause. Une réunion environ par mois, sur l’heure de midi ; un forum d’échange, empreint de la plus totale liberté, toutes sensibilités confondues. Notre diversité et notre liberté d’expression sont notre richesse et notre force. Nous avons vocation à accueillir toutes les catégories de personnels, syndiqués ou non. À U&D, pas de mot d’ordre national. Toutes les décisions se prennent collectivement et l’engagement est modulable. Les uns lisent les échanges et interviennent ponctuellement, d’autres sont plus actifs au jour le jour. Ensemble, nous sommes un élément de nouveauté important dans le paysage du Mirail : U&D travaille pour que l’UTM se dote d’une autre identité que celle qui s’affiche trop souvent dans les médias, tout en défendant la cause de l’université au service de toutes et tous.

C’est pourquoi, en mai 2008, nous avons tenté l’expérience de nous engager dans les élections des conseils centraux, sur la liste « Rassembler et Agir » (R&A). Celle-ci a obtenu la majorité dans tous les conseils. Son programme affiche une volonté de changement par rapport à certains usages du passé et propose un véritable projet pour l’UTM, grande université du service public. Telle est la base de notre soutien à l’actuelle équipe dirigeante. Plusieurs membres de notre collectif portent nos propositions au CA, au CS et au CEVU.

Du programme à la réalité, le pas s’est avéré difficile, mais nous entendons, avec votre renfort, œuvrer résolument dans cette direction, dans un contexte local trop souvent enclin à l’obstructionnisme et dans un contexte national profondément inquiétant. Or, le défi est de peser efficacement sur le futur de l’université sans s’engager dans des formes de mobilisation qui la fragilisent, voire la paralysent. Pour défendre le service public et ses missions, au Mirail et dans tout l’hexagone, il nous incombe de repenser nos modes de fonctionnement afin de concilier la formation des étudiants, la recherche et une mobilisation efficace. Un semestre inexistant comme le IIe semestre de l’an dernier ne doit plus jamais se reproduire, car des préjudices très graves ont été portés à la qualité de la formation de nos étudiants, ainsi qu’au rayonnement de l’UTM, dont devraient pourtant bénéficier personnel et étudiants dans leur parcours professionnel.

Notre engagement constant - appels sur le site, pétition en ligne, interventions dans les AG, contacts avec étudiants et syndicats, dialogue avec la Présidence – n’a pas permis d’éviter un blocage très long et très dommageable. Mais nous avons pesé avec succès sur la Présidence pour conjurer le double risque d’une validation sans contenu et d’une annulation du semestre. Des jeux locaux de pouvoir ont dévoyé la mobilisation initiale contre des projets gouvernementaux néfastes en une opposition à l’équipe présidentielle de l’UTM.

En ce début d’année 2009-2010 et en tant que force de proposition, U&D souhaite orienter son action dans diverses directions concrètes, qui sont autant de contributions à la réflexion collective qui va s’engager dans les Assises sur l’identité à donner à l’UTM et sur le sens actuel de nos formations universitaires :

  1. renforcer l’implication de tous – personnel et étudiants – dans la réflexion sur le devenir de l’UTM afin de faire de l’autonomie un outil susceptible d’améliorer nos conditions de travail : le référentiel des tâches et les contrats doctoraux sont, par exemple, de nature à permettre à chacun de s’investir plus efficacement dans la vie de l’université ;
  2. permettre une meilleure valorisation de l’apport et de la carrière de chacun à l’UTM et rendre l’UTM capable de mieux accompagner le parcours professionnel et les innombrables tâches de chacun, toutes catégories et tous échelons confondus. Face à une bureaucratisation accrue de l’enseignement et de la recherche, issue d’une doctrine de rentabilité immédiate qui dénature et asphyxie notre travail, nous défendons une conception du métier d’universitaire fondée sur plus de confiance, de créativité et de liberté. Nous demandons par exemple que les jeunes Maîtres de conférences bénéficient d’un emploi du temps allégé pendant leurs deux premières années et qu’un semestre sabbatique, consacré à la recherche ou à l’enseignement, revienne de droit tous les 6 semestres à chaque EC, comme dans bien des pays européens. Nous souhaitons aussi que soient renforcées et rendues plus visibles les opportunités de mobilité pour les EC dans l’espace national et international.
  3. profiter des Assises pour concevoir un texte programmatique ayant vocation à réaffirmer les valeurs inspirant l’« éthique universitaire », afin que l’émergence d’une nouvelle citoyenneté contribue à la reconstruction de notre communauté universitaire autour de valeurs et de règles communes, dans le cadre d’un échange équilibré de droits et devoirs ; proposer de s’interroger collectivement sur la mise en place d’un mécanisme de protection en cas de menaces graves sur la formation des étudiants ;
  4. œuvrer à faire de l’UTM un lieu de vie partagé et animé, au service de toute la communauté : ouvrir une crèche, relancer la Maison de l’étudiant, renforcer le projet Ecocampus, faire vivre le campus en soirée grâce à la Fabrique culturelle, élargir les horaires de la BUC, organiser une rentrée universitaire et une remise de diplôme solennelles, créer un espace de convivialité au Château pour nos hôtes extérieurs, proposer des cours de promotion sociale selon des modalités et à des horaires adaptés aux salariés…
  5. appuyer notre action au sein du PRES et afficher des projets pédagogiques et scientifiques ambitieux : soutenir et multiplier les filières professionnalisantes innovantes, les partenariats avec le monde du travail, le désenclavement des SHS et l’investissement dans un encadrement pédagogique de qualité ; d’autre part, redynamiser les disciplines académiques, mettre en avant l’excellence de nos équipes et filières, créer des classes préparatoires, des filières de formation bilingues et un Institut international d’études avancées.

Pour les personnels, enseignants, BIATOS et chercheurs
qui souhaitent nous rejoindre, contactez: universite.democratie@gmail.com

mardi 10 février 2009

UNIVERSITÉ & DÉMOCRATIE (U&D) : un collectif au service de notre Université

Défendre l’Université et le débat démocratique à l’UTM

Le collectif U&D est né spontanément en 2007-2008 d'un déficit de démocratie qui a prévalu au Mirail pendant de nombreuses années lors des précédentes périodes de revendication. Ce déficit a causé des préjudices très graves aux étudiants et à la réputation de notre université. Certains membres de notre collectif sont à présent élus dans les conseils et oeuvrent activement à la construction d’une nouvelle façon de vivre à l’UTM.

Notre désaccord avec les méthodes de contestation des réformes qui nous ont été imposées n’a jamais signifié, hier comme aujourd’hui, l’approbation inconditionnelle de la politique du gouvernement !

Dans le contexte de réformes effrénées qui fragilisent la mission même de l’Enseignement supérieur, l’avenir de diverses filières et le futur de la recherche, notre collectif appelle à s’associer aux journées de mobilisation nationales proposées par les syndicats et va intensifier son action locale pour :

- obtenir un moratoire de la réforme des concours et les maintenir pour l’année à venir sous leur forme actuelle
- obtenir un moratoire de la réforme du statut des enseignants-chercheurs
- lutter contre la politique de restriction des moyens de l'Université
- lutter contre les réformes destructrices du CNRS, l'IRD etc.
- médiatiser ces actions afin d’alerter l’opinion publique sur les enjeux pour l’avenir de la recherche et de l’enseignement en France
- les expliquer aux étudiants

Convaincus de la nécessité de réformer l’Université mais profondément attachés aux formes démocratiques du débat que nous souhaitons vif et contradictoire, nous voulons œuvrer pour que l’université du Mirail, sans concession aucune quand on malmène l’éducation publique, dispense, tout au long de l’année, un enseignement de qualité à tous les étudiants.

lundi 26 janvier 2009

Université & Démocratie (U&D) : un collectif au service de notre Université

De gauche ou de droite ? … Du Mirail !
U&D est un collectif (sous la forme d’une Association loi 1901) de personnes travaillant dans divers départements, équipes de recherche et services de l’université de Toulouse II-Le Mirail. Indépendant de toute affiliation syndicale ou politique, notre collectif s’est formé en novembre 2007 lors du dernier blocage pour porter la voix de ceux qui sont attachés à promouvoir les conditions d’une vie démocratique sur le campus et à favoriser un débat libre et ouvert sur le devenir de l’université.
U&D se veut une force de réflexion, de proposition et de dialogue, qui encourage notre université à remplir pleinement ses missions d’enseignement et de recherche. U&D souhaite contribuer à l’émergence d’une culture universitaire nouvelle, reposant sur un dialogue abouti, et non sur la confrontation.

Où sommes-nous ? Que faisons-nous ?
Lors des élections des Conseils, en mai dernier, U&D a participé à la liste « Rassembler et agir autour de Daniel Filâtre », avec le Sgen et les Non Syndiqués. Nous avons voulu nous investir dans un projet qui portait les valeurs dans lesquelles nous nous reconnaissons : le dialogue, la qualité, l’innovation, l’ouverture dépassant les oppositions syndicales et politiques classiques.
Après la victoire de cette liste, de nombreux membres d’U&D se sont engagés dans les Conseils (cf. liste ci-dessous) et dans les Commissions. Patrick Mpondo-Dicka est VP du CEVU, Andrew McMichael a en charge la Commission de la Vie étudiante, Guy Thuillier la Commission Ecocampus. Nous sommes engagés dans la valorisation de la recherche, avec Karine Duvignau, sans oublier l’International, le PRES… Nous sommes aussi des Responsables d’équipes, d’UMR, de Masters, de Départements. C’est sur le terrain, très concrètement, que nous essayons d’agir dans l’intérêt de notre université et des étudiants.

Des initiatives, des idées, des inquiétudes… Surtout ne pas se taire !
Dans un contexte de réformes effrénées qui fragilisent de nombreux équilibres, l’avenir de diverses filières et le futur de la recherche, nous travaillons sur plusieurs questions qui nous tiennent à cœur :
- un appel pour la défense de l’enseignement public et contre la diminution des postes dans le secondaire ;
- une motion concernant la Mastérisation des concours de l’enseignement, proposée et adoptée au CEVU et au CA ;
- une pétition pour que la Bibliothèque Universitaire Centrale ouvre jusque 19h30 et le samedi matin ;
- le projet Ecocampus qui va changer le visage de notre lieu de travail et favoriser le développement durable ;
- le respect du droit de grève : déclaration des grévistes et retenue sur salaire ;
- une réflexion critique sur la réforme du statut des enseignants-chercheurs.

Pour une université démocratique et un enseignement de qualité
U&D est un mouvement pluraliste né contre le blocage et qui reste fermement opposé à cette forme de protestation aux effets nocifs. Notre université perd chaque année, en raison de la réputation qu’elle s’est acquise, des centaines d’étudiants qui optent pour d’autres institutions, ce qui se traduit par des pertes préjudiciables à tous.
Convaincus de la nécessité de réformer l’Université mais profondément attachés aux formes démocratiques du débat que l’on souhaite vif et contradictoire, nous voulons œuvrer pour que l’université du Mirail, sans concession aucune quand on malmène l’éducation publique, dispense, tout au long de l’année, un enseignement de qualité à tous les étudiants.

REJOIGNEZ-NOUS !
Nous relayerons vos analyses et vos suggestions, vos compétences et votre engagement

Les élus U&D sur la liste « Rassembler et agir » :
CA : Françoise Knopper, Anne Przewozny, Colette Zytnicki, Guy Thuillier, Jacques Durand, Laurence Redon (Non Synd.).
CS : Patrick Cabanel, Jean-Yves Laurichesse, Olivier Guerrier, Benoît Chevallier (Non Synd.).
CEVU : Sylvie Mouysset, Amélie Josselin-Leray.
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Si vous voulez en savoir plus ou nous rejoindre : http://universiteetdemocratie.blogspot.com

En marge du projet de réforme du statut des enseignants-chercheurs, voici les valeurs que nous défendons

1) Etre enseignant, c’est transmettre aux étudiants, qui sont de jeunes citoyens, acteurs de la société qui se construit et se renouvelle, des savoirs, des savoir-faire, des valeurs, des idéaux. C’est leur donner des outils pour penser le monde dans lequel ils vivent, pour penser leur vie et leur environnement, et pour agir de manière créative et bienfaisante.

2) Etre enseignant, c’est aussi nécessairement être chercheur, parce que ce que nous transmettons doit correspondre à l’état le plus avancé des connaissances, pour que nos étudiants s’inscrivent dans une dynamique de progrès de l’esprit humain, afin qu’ils participent au mouvement de la science et de la culture.

3) Etre enseignant, c’est apprendre à respecter les autres, la diversité du monde et de ses expressions, transmettre la tolérance et le respect, sans concession à l’esprit critique et à l’honnêteté intellectuelle, sans redouter de dénoncer les injustices qui blessent la société et la dignité humaine.

4) Etre enseignant, c’est respecter la loi, promouvoir toutes les formes légales d’expression, de proposition, de contestation et de mobilisation. C’est défendre le service public, la laïcité, la légalité républicaine : liberté, égalité, fraternité.

5) Etre enseignant, c’est appartenir à une communauté, celle de l’Université, où vivent côte à côte étudiants, personnel administratif et technique, enseignants et chercheurs. C’est défendre une juste parité au sein de cette communauté, promouvoir le respect mutuel et être au service les uns des autres.

6) Etre enseignant, c’est être à l’écoute des étudiants, de leurs difficultés, de leurs projets, de leurs inquiétudes. Etre enseignant, c’est être disponible, ouvert, vigilant. C’est informer les étudiants, les orienter et les encourager. C’est aussi les évaluer avec justice et compétence, tout en sollicitant leur évaluation de nos enseignements.

7) Etre enseignant, c’est penser, réfléchir, chercher, analyser, commenter, écrire, proposer, agir. L’enseignant est un acteur de la vie sociale, engagé dans les combats quotidiens, soucieux des équilibres à toutes les échelles, défenseur acharné de la culture comme garant d’une société libre et plurielle.

8) Etre enseignant, c’est aussi s’isoler. Pour déployer sa pensée, avec ambition et courage, l’enseignant a un besoin vital de liberté et de temps, de calme et de concentration. La créativité intellectuelle ne relève pas d’une logique de production ou de contrôle.


Tel est notre métier, notre mission.

La réforme des statuts de l’enseignant-chercheur, telle qu’elle est envisagée par le gouvernement, ne correspond pas à notre vision du métier d’enseignant-chercheur. Elle met en danger nombre de valeurs qui constituent le tissu même de notre engagement, multiplie les niveaux d’évaluation et les charges administratives qui asphyxient l’enseignement, le tutorat, la recherche et la créativité. Elle engage les universités sur la voie du clientélisme et du particularisme.

Pour ces raisons, nous demandons à la communauté universitaire tout entière de se mobiliser pour porter notre voix au cœur de la société pour laquelle nous œuvrons ensemble au quotidien. L’Université n’est pas un ghetto, mais une fabrique de citoyens, le lieu où se construit la société de demain. Les enseignants protestent contre cette réforme, non pas en vertu d’un réflexe corporatiste, mais parce qu’elle mine les fondements même de notre métier.