Avec un mélange de candeur et de mauvaise foi (chacun jugera des proportions en fonction des auteurs), l'intersyndicale des personnels (FERC-CGT, SUD), et le Comité de lutte étudiant dénoncent les « violences » dont ils sont victimes lorsqu'un barrage destiné à bloquer l'Université est levé par d'autres qu'eux-mêmes. Il y aurait là une action « illégitime » dès lors qu'elle va à l'encontre de décisions prises à la majorité dans les AG.
Cela revient à dire que tous les personnels et étudiants de l'Université sont censés se soumettre à la loi « légitime » dictée par les membres du mouvement, et qu'on leur reconnaît donc le droit de parler au nom de tous.
Répétons-le : la légitimité de l'existence d'un comité de luttes n'est contestée par personne. Mais il faut que celui-ci reconnaisse que ses décisions ne concernent que les membres du mouvement qui le soutiennent. Un appel à la participation de tous n'implique pas le droit de parler au nom de tous : n'importe quel comité peut faire la même chose et prendre des décisions de sens opposé.
Affirmer que les décisions des AG sont la source d'une loi qui s'applique à tous est une prétention exorbitante. Outre que ces décisions ne peuvent porter que sur des buts et des moyens d'action et non sur les calendriers de l'ouverture de l'Université, elles instituent une situation de non droit qui livre l'état de fait institué au seul jeu des rapports de force : le blocage est une situation illégale qui perdure aussi longtemps que ceux qui l'imposent ont assez de force pour le maintenir. Et cette force, comme on l'a vu à deux occasions ces derniers jours, peut être inférieure à celle de ses adversaires.
On est donc malvenu à s'autoriser d'une quelconque légitimité (en l'occurrence celle de décisions votées à la majorité dans les AG dès lors qu'elles outrepassent leur domaine de compétence) pour condamner les « débloqueurs » et, plus encore, à demander que les blocages soient respectés sur le mode de la légalité : le seul droit qui vaut est le droit commun, qui concerne aussi la gestion de l'Université. Et, par rapport à ce droit, le blocage est illégal.
Il est assurément déplorable que, dans le cadre d'une université, le dernier mot revienne à la force. Les personnels et étudiants qui ont imposé l'ouverture des locaux les jeudi 13 et mercredi 19 décembre derniers sont les premiers à le déplorer. Mais en l'absence de tout recours aux forces publiques, seules à même de rétablir la légalité par l'usage d'une violence physique légitime, il n'y a d'autre issue que ces bousculades dans lesquelles, heureusement, les parties en présence évitent d'en venir aux coups.
Ajoutons enfin que si la force des uns cède devant celle des autres dans un sens inconnu jusqu'ici à l'UTM, c'est que les partisans du blocage sont actuellement minoritaires : qu'ils le reconnaissent enfin et admettent, face à cette évidence, qu'ils parlent bien en leur seul nom, pas au nom de tous.
Cela revient à dire que tous les personnels et étudiants de l'Université sont censés se soumettre à la loi « légitime » dictée par les membres du mouvement, et qu'on leur reconnaît donc le droit de parler au nom de tous.
Répétons-le : la légitimité de l'existence d'un comité de luttes n'est contestée par personne. Mais il faut que celui-ci reconnaisse que ses décisions ne concernent que les membres du mouvement qui le soutiennent. Un appel à la participation de tous n'implique pas le droit de parler au nom de tous : n'importe quel comité peut faire la même chose et prendre des décisions de sens opposé.
Affirmer que les décisions des AG sont la source d'une loi qui s'applique à tous est une prétention exorbitante. Outre que ces décisions ne peuvent porter que sur des buts et des moyens d'action et non sur les calendriers de l'ouverture de l'Université, elles instituent une situation de non droit qui livre l'état de fait institué au seul jeu des rapports de force : le blocage est une situation illégale qui perdure aussi longtemps que ceux qui l'imposent ont assez de force pour le maintenir. Et cette force, comme on l'a vu à deux occasions ces derniers jours, peut être inférieure à celle de ses adversaires.
On est donc malvenu à s'autoriser d'une quelconque légitimité (en l'occurrence celle de décisions votées à la majorité dans les AG dès lors qu'elles outrepassent leur domaine de compétence) pour condamner les « débloqueurs » et, plus encore, à demander que les blocages soient respectés sur le mode de la légalité : le seul droit qui vaut est le droit commun, qui concerne aussi la gestion de l'Université. Et, par rapport à ce droit, le blocage est illégal.
Il est assurément déplorable que, dans le cadre d'une université, le dernier mot revienne à la force. Les personnels et étudiants qui ont imposé l'ouverture des locaux les jeudi 13 et mercredi 19 décembre derniers sont les premiers à le déplorer. Mais en l'absence de tout recours aux forces publiques, seules à même de rétablir la légalité par l'usage d'une violence physique légitime, il n'y a d'autre issue que ces bousculades dans lesquelles, heureusement, les parties en présence évitent d'en venir aux coups.
Ajoutons enfin que si la force des uns cède devant celle des autres dans un sens inconnu jusqu'ici à l'UTM, c'est que les partisans du blocage sont actuellement minoritaires : qu'ils le reconnaissent enfin et admettent, face à cette évidence, qu'ils parlent bien en leur seul nom, pas au nom de tous.